Le Hartmannswillerkopf

Le Hartmannswillerkopf, sommet emblématique des Vosges alsaciennes, est un site mémorable de la Première Guerre mondiale. Également connu sous le nom de "vieil Armand", ce lieu a été le théâtre de violents combats entre les troupes françaises et allemandes entre 1914 et 1918. Ce reportage explore l’histoire militaire du Hartmannswillerkopf, les événements marquants qui s’y sont déroulés, ainsi que les témoignages de ceux qui ont combattu dans ce contexte tragique.

Le Hartmannswillerkopf, culminant à 956 mètres, a été un point stratégique essentiel pendant la guerre. Son sommet offrait une vue imprenable sur les vallées environnantes, ce qui en faisait une position de choix pour le contrôle des mouvements militaires. Les Français ont cherché à s'emparer de ce col pour sécuriser leur flanc, tandis que les Allemands l’ont défendu avec acharnement.

Un Lieu de Conflit Stratégique

Les Batailles du Hartmannswillerkopf

Au moment de la déclaration de guerre le 3 août 1914, la frontière franco-allemande traverse les sommets des Vosges, incluant le Sudel, le Ballon d'Alsace, le col du Bussang, et d'autres points stratégiques. L'offensive française début août permet la reconquête du sud de l'Alsace jusqu'au-delà de Mulhouse. Cependant, la contre-offensive allemande et le repli de l'armée française stabilisent le front en septembre, s’étendant à travers le Sundgau, tandis que les vallées de Masevaux et de St-Amarin sont occupées par les Français. Le front passe entre Cernay et Thann, atteignant le Hartmannswillerkopf (HWK), un promontoire de 956 m offrant une vue imprenable sur la plaine d'Alsace et la trouée de Belfort.

Dans les premiers mois de la guerre, ce sommet stratégique n'attire pas l'attention des belligérants, et seules quelques patrouilles le traversent. Le 18 décembre 1914, des patrouilles du Landwehr Infanterie Regiment 123 (LIR123) découvrent la montagne sans ennemis. Le 21 décembre, un accrochage entre le 28e Bataillon de Chasseurs alpins et l'Infanterie Regiment 69 entraîne les premiers blessés allemands. Le 25 décembre, le 28e BCA s'installe au col du Silberloch, et un détachement de trente hommes, dirigé par le caporal Destroyat et le sergent Calestroupat, se positionne près du sommet.

Le 28 décembre 1914, le LIR123 établit un avant-poste à l'Aussichtsfelsen, ignorant la présence française. Le 30 décembre, les patrouilles des deux camps se rencontrent, entraînant la mort du premier Allemand, Maximilian Ott. Au matin du 4 janvier 1915, le LIR123 assiège le poste du caporal Destroyat, mais ce dernier et son équipe résistent héroïquement jusqu'à l'arrivée de renforts français. L'affrontement fait dix morts, dont le sergent Calestroupat.

 

Le 9 janvier 1915, débute le premier bombardement d'artillerie allemand. Les combats s’intensifient, et le 19 janvier, le 1er Rheinische Infanterie Regiment 25 prend le rocher du Hirtzenstein, capturant 42 soldats français. Le 20 janvier, plusieurs bataillons allemands attaquent le HWK, mais les soldats du lieutenant Canavy résistent avec bravoure, malgré des conditions climatiques difficiles.

 

Les combats se poursuivent, et le 21 janvier, après un bombardement de 20 obus, les Français se rendent, perdant 127 hommes et trois officiers. Les deux camps se retranchent, construisant routes et téléphériques pour approvisionner leurs positions. À partir de début février 1915, les Français lancent une opération de reconquête, capturant la ferme du Sudel le 17 février, mais sont bloqués par le mauvais temps.

 

Le 27 février, les Français bombardent les positions allemandes avant d'attaquer au Jägertanne, mais sont repoussés. Le 5 mars, le 13e BCA conquiert les positions allemandes, infligeant de lourdes pertes. Malgré les contre-attaques allemandes, les Français persistent.

 

 

monument du 15-2

Le 23 mars, un bombardement intense précède l'assaut du 15-2, mais après plusieurs tentatives, les Français échouent à atteindre le sommet. Le 26 mars, une préparation d’artillerie de 35 heures conduit finalement à la prise du sommet par les Français, qui capturent 1600 prisonniers allemands, tout en déplorant plus de 1000 morts allemands.

 

Les combats se poursuivent en avril, avec de nouvelles offensives allemandes mal préparées. Le 25 avril, les Allemands reprennent certaines positions, mais sous le feu de l'artillerie française, la situation devient critique pour les deux camps. Les Français tentent de reprendre le sommet le 26 avril, mais à un coût terrible, perdant 800 hommes.

 

De mai à septembre 1915, la bataille se poursuit par des opérations locales, principalement autour du Linge. Les deux camps continuent de s'enterrer, rendant la vie sur le HWK insupportable avec des duels d'artillerie incessants. Le gain de quelques mètres de terrain reste crucial pour le moral des troupes.

La bataille du Hartmannswillerkopf, qui a duré de 1914 à 1918, illustre la brutalité et la futilité de la Première Guerre mondiale. Elle a profondément marqué les soldats qui y ont combattu, laissant une empreinte durable dans la mémoire collective de la région. Les vestiges des combats, aujourd'hui préservés, rappellent les sacrifices consentis et l'importance de la paix.

Novembre 1918 : Le 11 novembre, un armistice met fin aux hostilités. Les combats au Hartmannswillerkopf ont coûté la vie à des milliers de soldats des deux camps, mais la position stratégique a changé de mains plusieurs fois au cours des quatre années de conflit. Après l'armistice, le HWK reste un symbole de la lutte acharnée qui a eu lieu sur ce terrain. La région est laissée en désordre, ses forêts dévastées, et ses paysages marqués par les horreurs de la guerre.

Septembre 1918 : L'armée allemande commence à ressentir le poids de la guerre prolongée. Les combats au HWK continuent, mais la fatigue et le moral en baisse des soldats allemands commencent à se faire sentir. Les Français, profitant de la désorganisation ennemie, lancent des attaques ciblées pour reprendre définitivement le contrôle du sommet.

Juillet 1918 : Après plusieurs mois d'escarmouches et de réorganisations, les Alliés commencent à reprendre l'initiative. Des offensives coordonnées sur plusieurs fronts, notamment lors de la Seconde bataille de la Marne, permettent de redynamiser les troupes alliées. Bien que le HWK ne soit pas le théâtre principal de ces offensives, les troupes françaises tentent d’y renforcer leur présence.

Mai 1918 : La situation devient particulièrement tendue autour du HWK. Les Français et les Allemands s'engagent dans une lutte acharnée pour le contrôle des positions. Les bombardements d'artillerie se poursuivent, causant de lourdes pertes des deux côtés. Les soldats, épuisés et affamés, souffrent également des conditions climatiques, la pluie incessante transformant le terrain en véritable bourbier.

1918 : L'année débute avec la promesse de renforts, mais la situation générale devient critique. Les Allemands lancent l'Offensive de printemps en mars, un effort désespéré pour percer le front allié avant que les troupes américaines n'arrivent en nombre. Cela entraîne une réorganisation des lignes françaises, mais le HWK demeure un point clé.

1917 : La guerre s'enlise, et le front du HWK devient de plus en plus secondaire. Néanmoins, les Français continuent de renforcer leurs positions. En mars, la 66e Division lance une série d'assauts pour sécuriser le HWK, mais les résultats sont mitigés. En octobre, après l'échec des offensives de Nivelle, le commandement français réalise que le HWK doit être sécurisé à tout prix, alors que la guerre de mouvement est devenue une guerre de positions.

1916 : L'année 1916 est marquée par une intensification des combats sur d'autres fronts, notamment la bataille de la Somme, qui détourne l'attention des commandements des deux camps du HWK. Malgré cela, des opérations continuent sur le front vosgien, avec des attaques mineures visant à améliorer les positions.

Octobre 1915 : Les conditions de vie dans les tranchées continuent de se détériorer avec l'arrivée de l'automne. Les soldats souffrent de maladies liées à l'humidité et au froid, ce qui complique encore les opérations militaires. Les combats se poursuivent sporadiquement, mais les pertes sont de plus en plus lourdes des deux côtés.

Mai à Septembre 1915 : La bataille du Hartmannswillerkopf (HWK) se poursuit, marquée par de fréquentes escarmouches pour la conquête de quelques mètres de terrain. Les deux camps s'enterrent profondément dans le sol, s’installant dans des tranchées qui se retrouvent parfois à seulement quelques mètres de distance. Les duels d'artillerie et de grenades rendent la vie quotidienne insupportable, mais chaque mètre conquis est célébré comme une victoire pour le moral des troupes.

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